Judoka pour la vie

Sept fois champion de France senior, champion d’Europe en 1967, entraîneur de l’équipe de France aux Jeux olympiques de Munich en 1972 : Armand Desmet, clichois pur jus, est loin d’être un retraité comme les autres

Le code moral du judo compte huit commandements d’une importance égale : la politesse, le courage, la sincérité, l’honneur, la modestie, le respect, le contrôle de soi et l’amitié. Armand Desmet semble réunir à lui seul ces belles valeurs. Cet homme, en effet, impressionne. D’abord par sa simplicité : imaginez-vous devant un géant au parcours sportif des plus impressionnant qui vous dit le plus tranquillement du monde « ce matin, j’ai biné mes rosiers et personne ne m’a applaudi ». Et pourtant, dans sa maison à Clichy-sous-Bois, sa ville de naissance qu’il n’a jamais quittée, Armand Desmet construit sa vie de retraité pas tout à fait comme les autres au côté de son épouse, ancienne prof de gym, entre honneurs et transmission de savoir. Pas un jour sans qu’il ne soit invité, ici pour se voir remettre une distinction, il en compte déjà un certain nombre à son actif : Palmes académiques, médaille de la jeunesse et des sports, chevalier de l’Ordre national du Mérite, Palme d’or du judo français, pour n’en citer que quelques-unes. Ou encore en Bretagne, souvent sollicité pour donner des cours de judo aux enfants et aux adultes.

Car oui, Armand Desmet a aussi été prof de gym, notamment au LEP Jules Vernes de Clichy-sous-Bois et au collège Anatole France de Pavillons- sous-Bois. « J’ai été très heureux de mon boulot de prof, dit-il. J’ai toujours aimé enseigner le judo aux jeunes, transmettre cette passion qui m’amine toujours. Inlassablement, je disais que quand on monte sur le tapis, c’est pour gagner. J’ai même enseigné ce sport à Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois. » De ce noble sport, il en retire une philosophie de vie : « Etre un exemple, un champion dedans et dehors : disponible et avec une belle dose d’humilité, explique-t-il en souriant. Je suis convaincu qu’à force de travail on peut s’en sortir d’où que l’on vienne. » Armand Desmet s’est vu  attribué un 8ème dan par la fédération française de judo. Il est « fier » de cette marque de « reconnaissance de ses pairs. Pour moi mais aussi pour mes enfants et petits-enfants ». Seule une trentaine de judokas français sont titulaires de ce grade prestigieux. Mais sa plus grande fierté ? « C’est le jour où la ville de Clichy-sous-Bois a donné mon nom à un gymnase. Je dois avoir une bonne étoile car venant d’une famille modeste, je ne pouvais vraiment pas imaginer d’avoir mon nom gravé sur un plaque d’un établissement public, comme les grands hommes », conclut-il avec émotion. Inscrit dans le béton, le gymnase portera à jamais le nom de cet homme qui a tout donné pour le judo.

Article publié dans Le mag n°95 Octobre-novembre 2013

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