Directrice de deux associations clichoises, Lisa Valverde (s’) ouvre constamment de nouveaux horizons pour mieux rêver la société et rapprocher les citoyens.
Lorsqu’on pénètre sur le terrain entourant le chapiteau rouge et blanc implanté sur le stade Roger-Caltot, le chien aboie. Et les caravanes s’entrelacent. Sédentaires, elles abritent notamment les bureaux de l’association 360 degrés Sud et de la compagnie de la Fontaine aux images, toutes deux dirigées par Lisa Valverde. Mais aucun aboiement ne semble pouvoir stopper la caravane de ses projets. Fleuriste, « pizzaïolette », libraire, menuisière, gestionnaire d’une boutique de commerce équitable, intermittente du spectacle, et, désormais, directrice d’associations, auteure de théâtre et metteuse en scène, cette jeune trentenaire croque la vie professionnelle à pleines dents depuis l’âge de 17 ans. L’ainée et la seule fille d’une « famille méditerranéenne », elle estime que ce sont la « confiance » et « l’autonomie » qu’elle y a trouvé qui lui ont donné ce goût pour la découverte, l’indépendance et la curiosité. La diversité de son parcours d’étudiante est également très impressionnante. « Je voulais tout apprendre pour avoir le monde à portée de main », se souvient-elle. Expérimenter, apprendre, théoriser, mettre en pratique, s’ouvrir des horizons, ou comment (mieux) croquer la vie pour mieux tenter de la changer. Telle est l’approche personnelle et militante de Lisa Valverde. Créée en 2005, l’association 360 degrés Sud entend, « par des petits projets de fourmi », faire tourner le monde plus rond, en promouvant d’autres modes d’échanges et de consommation, en favorisant une « société plus solidaire » et plus respectueuse de l’environnement. De son côté, la compagnie de la Fontaine aux images vise à rendre la culture accessible au plus grand nombre, pour rapprocher les individus et, peut-être, bousculer les consciences. Satisfaite aujourd’hui de l’évolution des deux structures, en grande partie grâce aux équipes, elle souhaite en pérenniser les projets et, dans le même temps, approfondir ses talents dans l’écriture et la mise en scène. Même si elle est « bien épaulée », « il faut se battre chaque année pour exister, et puis c’est fatigant de tout gérer », souligne-t-elle. Même si elle reconnait que, « en raison d’une dévalorisation implicite », il faut parfois « fournir davantage d’efforts en tant que femme », elle avance. Les chiens aboient et la caravane passe, même si elle semble sédentaire.
Article publié dans Le mag n°112 Janvier-février 2017