9e mondial de cyclo-cross

Erwann Kerraud fait partie du top 10 mondial de cyclo-cross. Bien dans sa tête, il est aussi bien dans ses jambes. Et s’est déjà tracé son circuit…, de vie.

« Le vélo est une leçon permanente d’humilité », a écrit Louison Bobet, grand champion cycliste. Lorsque l’on croise Erwann Kerraud, on comprend parfaitement le sens de cette phrase. L’effort qu’il voue à réussir sa carrière fait partie de son ADN. D’ailleurs, le jeune champion est tombé dedans quand il était petit. « J’étais encore dans mon landau que je regardais déjà mon frère et ma sœur pendant leurs compétitions de vélo », sourit-il. Un souvenir si gravé dans sa mémoire qu’à trois ans il maîtrise déjà son petit deux roues et à quatre ans, Christine, sa mère, l’inscrit au Vélo club de Clichy-sous-Bois. Le président d’alors, Pascal Jung, voit assez vite son potentiel et pousse l’affaire. « C’est lui et sa femme Béatrice qui m’ont emmené là où je suis aujourd’hui. Toujours là pour moi, ils m’ont transmis cette passion à jamais », insiste Erwann. Pendant 10 ans, il évoluera dans ce club, « comme en    famille ». Au début il fait des jeux qui font travailler l’agilité et les réflexes. Tous les dimanches le petit coureur en herbe répond présent à l’entrainement et pédale de plus en plus vite, de plus en plus loin. De son enfance à Clichy-sous-Bois, dans son quartier près de l’Espace 93, il se rappelle de son école Maxime Henriet, de ses copains et de son entraînement en forêt de Bondy. A l’heure du collège c’est le grand déménagement à Villeparisis. « Au début, Clichy m’a beaucoup manqué. Heureusement mon cousin était dans le même établissement que moi, ça m’a aidé », se rappelle-t-il. Loin des yeux mais pas du cœur, il vient chaque mercredi, à Clichy, pour s’entrainer tous azimuts. « Impossible de décrocher de mon club dans lequel j’ai grandi. » D’ailleurs son meilleur souvenir de vélo, c’est encore à Clichy, lorsqu’à 11 ans il devient champion de France par équipe et en différentes catégories, en faisant la fierté de Christine qui croit résolument en lui. Aujourd’hui ça continue. Avant chaque course importante, c’est dans sa ville qu’il revient, va voir son club, qui a, entretemps, changé de président, et retourne dans le bois de Bondy. Comme un pèlerinage en somme. Le champion court 13 heures par semaine entre la route, parfois jusqu’à 135 km, et la forêt avec son cyclocross. Il est entrainé, coaché et accompagné par Ludovic Dubau. Un jour par semaine c’est repos mais c’est aussi boulot car il travaille comme mécanicien de vélo à Claye-Soully, chez Vélo 77 qui sponsorise le jeune champion. Erwann est bien dans sa tête, ne se prive de rien mais veille quand même au grain. Son objectif est très clair : « Je veux continuer sur ma lancée en obtenant de bons résultats afin de rester avec l’équipe de France, finir au top 5 du prochain championnat du monde et faire encore un podium au championnat de France en janvier 2017. » Il rêve aussi, comme tant d’autres, de faire le Tour de France. On croise les doigts, il y arrivera.

Article publié dans Le mag n°111 Novembre-décembre 2016

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